Quand la démocraatie nous vient d’Allemagne
Nous avons abondamment souligné et félicité l’OSE pour le vent de démocratie que tente d’y faire souffler le nouveau président, Remo Gysin.
Il s’est même attaqué à l’un des tabous de l’OSE, et a enfin admis que ce qui s’autoproclame « parlement de la cinquième Suisse » ne représente, et encore sur base indirecte que quelques petits % des Suisses dans le Monde.
Autre tabou, il a évoqué largement la possibilité, déjà mise en oeuvre en UK, que ce ne soit plus une dizaine de présidents d’associations munis d’une quarantaine de pouvoir et représentant parfois des associations quasiment privées de membres, ou dont les membres ne sont pas suisses ou qui sont des associations fonctionnelles dont les membres sont des donateurs et non des membre actifs qui élisent le CSE mais que cette élection soit démocratiquement ouverte aux électeurs suisses de l’étranger.
Dès le congrès 2015 de Genève, cette proposition a été diversement accueillie. Certains ont compris que c’était là le seul moyen à terme pour l’OSE de survivre et d’obtenir sa légitimité. D’autres ont préféré s’accrocher à leurs sièges mal obtenus et lutter contre cette démocratisation qui leur fait peur.
La Revue Suisse a repris ces recommandations.
Et en France ? Bah côté UASF c’est le grand silence, on reste « entre soi' » et on s’abstient visiblement de parler ouvertement du sujet.
Selon nos sources, c’est à dire des témoignages de membres directement présents à AGEN, puisque la presse « libre » n’est pas bienvenue aux congrès UASF, la co-directrice présente a même expliqué clairement mais off pourquoi elle pensait que cette ouverture n’était pas une bonne idée.
Elle considère qu’élire des personnes qui ne seraient pas investies dans des associations, des fondations, des clubs ou autres, mais seraient seulement inscrites sur les listes électorales n’aurait pas l’effet suffisant de défendre les intérêts des Suisses de l’étranger. C’est l’argument qu’Ariane a développé hier.
NDLR : L’autre codirectrice de l’OSE, qui sauf erreur de notre part n’était pas présente au Congrès, conteste que ces propos aient été tenus. Nous investiguons, mais face à un témoignage direct de participants, l’avis de quelqu’un qui n’était pas là nous semble un peu fragile.
Toujours est-il que la consultation du site UASF nous parle de congrès apaisé, de minute de silence, d’un temps fort qui fut l’élection du bureau, d’une conférence d’économiesuisse, d’une partie officielle qui n’en dit toujours pas un mot, d’une conférence sur l’écologie, et d’une grande partie festive.
Le papier de Swissinfo dit la même chose, insistant sur le fait que l’UASF a cessé de se battre en interne, en oubliant un peu que la méthode a surtout consisté à exclure ou à laisser partir ceux qui ne pensaient pas comme la présidente. http://www.swissinfo.ch/fre/congr%C3%A8s-des-suisses-de-france_l-esprit-d-agen-souffle-l-apaisement-/42125150
Bref … au sujet de la démocratisation … on verra ça … plus tard … peut-être.
Il en est tout autrement en Allemagne.
http://www.swissinfo.ch/ger/aso-deutschland_die-angst-der-aso-vor-der-bedeutungslosigkeit/42141602
Sans aucune langue de bois, le président Gysin, qui n’avait malheureusement pas pu venir en France, souligne que sauf à s’ouvrir, l’OSE court un très gros risque de perte de sens et de légitimité.
Les chiffres sont donnés sans aucun trucage et avec une grande transparence.
On ne peut pas se contenter d’une 40aine de clubs vieillissants, dont certains cultivent l’entre-soi au point d’effaroucher les nouveaux membres, et avoir comme programme la soirée raclette-fondue. Clubs qui ont 20% de membres non suisses et qui de fait sont « électeurs indirects » du CSE.
A peine 3% des Suisses de par le monde (mais c’est à peine mieux en Allemagne) sont représentés par l’OSE. On ne peut pas continuer à appeler Parlement un organe aussi peu représentatif.
La comparaison est assez atroce pour la France. Il y a autant de clubs OSE en Allemagne qu’en France, alors qu’il y a plus de deux fois plus de Suisses en France.
L’OSE en Allemagne admet une représentativité de 2 à 3% (selon qu’on compte ou pas les non Suisses), ce qui par une simple règle de trois met la représentativité de l’OSE/UASF en France aux alentours de 1% comme nous l’avons toujours dit.
Et en Allemagne on s’en inquiète et on cherche des solutions.
Et en France, on expulse tout ce qui réclame de la démocratisation et on s’autocongratule d’être enfin « entre soi et apaisés ».
Nous vous en reparlerons