Peut-on skier avec un cornet de popcorn dans la main gauche ?
Bah oui parce que là, depuis les dernières « annonces » c’est reparti pour le popcorn sauce Poujade de la grande époque.
Ben oui y’a une crise sanitaire. Ca ce n’est pas nouveau.
Ben oui, y’a différentes façons de l’aborder.
L’allemande qui semble avoir un système de santé plus robuste que le nôtre.
On notera au passage que l’Allemagne a deux fois plus de lits par habitants que la France, alors que le budget n’est « que » de 360 milliards alors qu’il est de 260 milliards en France. Rapporté au nombre d’habitants, l’Allemagne ne dépense « que » 13% de plus par habitant pour un nombre de lit deux fois plus élevé.
On murmure que l’Allemagne a un peu plus de gens debout au lit des malades dans les hôpitaux et un peu moins d’administratifs dans les bureaux du ministère de la santé.
Notons au passage que la France reste en tête de ce qu’elle sait bien faire, la dépense de santé rapportée au PNB.
Notons aussi au passage qu’en Allemagne, la santé repose moins intégralement sur les fonds publics ce qui est – en France – un tabou.
https://www.touteleurope.eu/actualite/les-depenses-de-sante-dans-les-pays-de-l-union-europeenne.html#:~:text=Les%20dépenses%20courantes%20de%20santé,260%20milliards%20d%27euros).
La suisse qui a choisi une version un peu plus libérale, pour diverses raisons.
A cause de son système fédéral qui rend compliqué et souvent inopportun les tentatives de « ne voir qu’une tête ».
Mais surtout parce que en Suisse, on préfère faire appel à la responsabilité individuelle, plutôt que de réglementer ad nauséam.
On notera qu’en termes de contrôle de l’épidémie, ça a très bien marché au début, et très mal en phase 2, ce qui conduit à une certaine modestie.
La francaise, où 60 millions de sélectionneurs au chômage depuis la fin de la coupe du monde se sont reconvertis en 60 millions de spécialistes de l’épidémiologie, de la stratégie vaccinale, de la santé publique et du droit des libertés fondamentales.
Des recherches poussées ont été menées sur comment sortir 2h avec une attestation dans la poche droite et une dans la gauche. Médor aboie pour le déconfinement car il en a ras le poil qu’on s’obstine à le sortir 12 fois par jour et à le prêter aux voisins comme alibi alors qu’avant il devait pleurer pour aller prendre l’air.
Et maintenant le ski. Vu la bêtise de sa population qui s’est ruée sur les plages et ailleurs cet été, à peine le confinement assoupli, le gouvernement a renoncé à appeler à la responsabilité pour les sports d’hiver, et décidé, au grand dam du secteur économique de fermer les stations. Pas mal de pays européens aussi.
Mais voilà, on redécouvre que la Suisse, à qui l’UE adore reprocher de ne pas faire partie du machin qui est tellement bien que tout le monde l’adore, sauf les Anglais qui sont un peu c… mais pas au point d’y rester, ne fait pas partie de l’UE.
Pire encore elle est fédérale, donc on en peut pas taper sur la table et fermer temporairement les rayons livres des supermarchés, qui, c’est bien connu, ne portent préjudice aux librairies que pendant les confinements. D’ailleurs on se demande pourquoi on n’a pas aussi interdit aux librairies suisses de vendre des bouquins en français, langue qui appartient exclusivement à la France, c’est bien connu.
Donc on ferme les stations en France ( enfin non, pas vraiment mais ça revient au même), et on s’apprête à vérifier que personne ne passe la frontière avec des skis dans le coffre.
Pendant ce temps là des stations comme Châtel tentent d’expliquer ce que va leur coûter de devoir s’isoler des « Portes du soleil » . Mais autre temps autres moeurs, plus personne ne skie avec des carnets de laits dans le Rücksack, donc tout va bien.
Le concept de base de « b..el, restez chez vous quand vous le pouvez, diminuez dans toute la mesure du possible vos interactions sociales physiques et vos déplacements » n’imprime décidément pas dans certaines cultures qui préfèrent un partie géante de sur-réglementation versus contournement institutionnalisé.
Et c’est comme ça que le tome II de « Le Cervin est-il africain ? » va s’appeler « une lionne peut-il chasser l’abominable homme des neiges ? « .