La Suisse, dans l’histoire, aura le dernier mot ( Victor Hugo)
Macron devrait s’inspirer de la Suisse
Et si le président français avait beaucoup à apprendre de la Suisse, aussi bien dans son style pour présider que dans les réformes institutionnelles à mener?
Il a essayé de faire profil bas. «J’ai conscience que ce vote m’oblige», a lâché dimanche soir Emmanuel Macron pour répondre à la colère des Français. Une promesse qui sera vite oubliée?
Pourtant, le président réélu doit confirmer ce premier pas s’il veut recoller un pays éclaté en plusieurs morceaux. Après «l’hyperprésident» Nicolas Sarkozy, le «normal» François Hollande, le «jupitérien» Emmanuel Macron de 2017, le leader du mouvement d’«En marche» serait bien inspiré d’asseoir une présidence «à la Suisse».
Une attitude réservée, une absence d’ego, une recherche de consensus avec le plus grand nombre et une envie permanente de solution même lorsque la bonne idée vient du camp adverse… L’histoire de la Suisse est truffée de conseillers fédéraux modestes. Celle qui a incarné le mieux cette manière d’être ces dernières années, c’est probablement Eveline Widmer-Schlumpf.
«À la Suisse», cela signifie aussi qu’Emmanuel Macron devrait partager le pouvoir lors de la composition de son nouveau gouvernement et mener de vraies réformes institutionnelles avec davantage de décentralisation, une plus grande représentativité des forces politiques et une plus large consultation du peuple.
Évidemment, la recette du succès de notre démocratie n’est pas exportable telle quelle. S’il décidait de suivre cette voie, Emmanuel Macron devrait inventer un nouveau style présidentiel. Il n’y a aucun modèle du genre en France. Le dernier qui a voulu s’en approcher un peu, c’est François Hollande, et tout ce que l’Hexagone en a retenu, c’est la «mollesse» du président.
Jusqu’à présent, seuls les candidats d’extrême droite Marine Le Pen et Eric Zemmour ont vu de l’intérêt dans le modèle suisse. Étonnant qu’Emmanuel Macron y reste insensible. Pourtant, il lui faudra bien une rupture avec son premier mandat. Il a sauvé sa présidence, peut-être les législatives. Mais avec une Marine Le Pen à 42%, une chose est sûre: le coup du «front républicain» ne marchera pas dans cinq ans.
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