Le Conseil des Suisses de l’Etranger n’est qu’une parodie de démocratie.
Cela ne faisait qu’une soixantaine d’années que les Vieux Zofingiens de Paris, Le Messager Suisse, Suisse Magazine, l’Association des jeunes suisses de France et d’autres, et même en d’autres temps le Groupe d’Etudes Helvétiques de Paris avant qu’il ne vire de bord et échange son indépendance contre un chapeau à plume dénonçaient l’escroquerie intellectuelle de l’Alpenstraße..
Le machin paré du nom de Conseil des Suisses de l’Etranger n’est depuis sa création qu’un simulacre de démocratie reposant sur la cooptation et l’entre soi, dont la direction réelle est assurée par .. les administratifs qui en vivent.
C’était assez bien raconté dans une fable qui a eu pas mal de succès il y a quelques dizaines d’années.
http://www.suissemagazine.com/sites/biblio/fable.pdf
L’OSE a cru bon de créer un « parlement bis » des jeunes pour essayer de prolonger la dissimulation de son absence de démocratie.
Filippo Lombardi et l’Union des Associations Suisses de France, qui n’ont rien fait sur le sujet, tout comme sur celui du vote électronique des Suisses de l’Etranger sont clairement mis en minorité et le plus savoureux est que même le DFAE a viré de bord et ne soutient plus l’OSE sur son absence de démocratie.
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A suivre, donc
Conseil des Suisses de l’étranger: Berne veut plus de représentativité
La démocratie figurait au cœur de la session du Conseil des Suisses de l’étranger de ce vendredi à Saint-Gall. Une délégation de jeunes Suisses de l’étranger a mis en évidence le manque de représentativité de l’institution sensée défendre les intérêts de la diaspora – avec le soutien clair du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Ce contenu a été publié le 18 août 2023 – 18:2018 août 2023 – 18:208 minutes
Emilie Ridard, Melanie Eichenberger, Balz RigendingerAutres langues: 4
À quel point le Parlement de la Cinquième Suisse est-il représentatif? Sa composition répond-elle à des impératifs démocratiques? Cette institution est-elle légitime pour être perçue comme la «voix des Suisses de l’étranger à l’intérieur du pays»?
C’est un débat qui agite l’Organisation des Suisses de l’étranger depuis des années, mais qui semblait avoir été mis sous le tapis ces trois dernières années. Aujourd’hui, il revient en force. Un groupe de travail composé de jeunes Suisses de l’étranger a pris le sujet en main de sa propre initiative. Il a présenté une feuille de route lors du Congrès des Suisses de l’étranger à Saint-Gall. Objectif: le Conseil des Suisses de l’étranger (CSE), ce «Parlement de la Cinquième Suisse», devrait rapidement être constitué de manière plus démocratique.
Pas assez de démocratie
Les «parlementaires» du CSE ne sont en général pas élus, mais désignés par des associations ou des organisations faîtières. «C’est un système complètement anti-démocratique. Si nous ne faisons pas d’efforts, nous ne remporterons aucune crédibilité en Suisse», a estimé Noel Frei, qui vit en Éthiopie.
L’Organisation des Suisses de l’étranger a souligné à maintes reprises qu’il était difficile de revoir ce système. Il faudrait introduire le vote électronique au sein de l’organisation, un processus coûteux. Par ailleurs, trouver des candidats et des candidates est difficile d’un point de vue logistique. Former un électorat homogène de Suisses de l’étranger relève de l’impossible.
Vraiment? Andreas Feller et Noel Frei, qui ont présenté le projet, ont proposé des solutions. Leur feuille de route est ambitieuse. Un guide doit être élaboré cette année encore, et la mise en œuvre doit avoir lieu en 2024.
Soutien du DFAE
Ce qui en a surpris plus d’un, c’est le soutien très clair du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à ces efforts. Laurent Perriard, responsable des intérêts des Suisses de l’étranger au sein du DFAE, a déclaré sans ambages que le Conseil des Suisses de l’étranger, dans sa forme actuelle, ne répondait pas aux exigences d’une «représentation» de la diaspora suisse.
Il a demandé que la Confédération soit impliquée dès le début dans les réflexions afin de garantir que les mesures envisagées soient réalisables. Et il a ajouté: «Nous allons vous soutenir très clairement dans ces démarches. D’une part en nous assurant que vos candidats et candidates soient éligibles, d’autre part en faisant l’interface en matière de communication entre votre organisation et les Suisses de l’étranger.»
Le président de l’OSE, Filippo Lombardi, à qui l’on a reproché de ne plus avoir priorisé le sujet, s’est défendu: «L’OSE pourrait y consacrer tout son budget que cela ne suffirait pas. La démocratie a un coût et nous avons nos limites». Mais il a ajouté que beaucoup de travail avait été fourni en amont et que le comité directeur était favorable à ce plan.
Après un débat animé, 77% des délégué-es présent-es ont finalement donné leur feu vert pour que ce groupe de travail prenne son envol.
Une participation en constante baisse
Le point de l’ordre du jour semblait inoffensif. Et pourtant, les discussions à propos du 100e Congrès des Suisses de l’étranger, qui aura lieu en 2024, ont révélé des besoins de changement.
Les délégué-es ont tout d’abord discuté du choix du thème de cet anniversaire particulier. Ils se sont finalement décidés à 65% pour «Tous ensemble par-delà les frontières: évolution de l’expatriation suisse».
Puis, spontanément, le président Filippo Lombardi a révélé que le comité de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) songeait à modifier la forme et la date du congrès. Raison principale: la participation de plus en plus faible. Alors que le congrès comptait encore environ 400 participant-es en 2010, leur nombre a chuté de près de 100 personnes ces dernières années.
Afin d’inverser la tendance, le comité envisage, d’une part, de raccourcir la durée du congrès. Ceci permettrait de limiter les frais engagés par les délégué-es pour y assister. D’autre part, le comité propose d’organiser le rassemblement annuel au mois de juillet plutôt qu’en août.
Donner plus de place aux échanges
Plusieurs délégué-es se sont alors manifestés pour protester contre un raccourcissement. «Il ne faut pas le raccourcir, mais l’adapter», a ainsi déclaré Philippe Magnenat, délégué pour la province du Québec. Un avis que partage Andreas Feller-Ryf, du Royaume-Uni: «J’aimerais que nous ayons plus de possibilité de rencontrer les autres délégué-es et que nous disposions de plus de temps pour discuter en plenum.»
Daniel Rahm, délégué pour les États-Unis, considère quant à lui que «raccourcir le 100e congrès ne serait pas approprié». Alexandra De Mello de Singapour a, de son côté, plaidé pour une partie formelle plus courte d’une demi-journée et un atelier sur la seconde moitié: «C’est une bonne façon de collaborer sur des thèmes qui nous concernent toutes et tous».
Après un vote consultatif réalisé à main levée, les Suisses de l’étranger ont penché en faveur d’un maintien de l’actuel format. Quant à la date, «c’est le comité qui décidera», a conclu Filippo Lombardi.
La Direction consulaire se présente
A l’occasion de ce 99e congrès, le nouveau directeur de la Direction consulaire, David Grichting, s’est présenté au Conseil des Suisses de l’étranger. Il succède à Johannes Matyassy, qui «a laissé une forte empreinte», a souligné David Grichting.
Dans son discours, David Grichting a évoqué la hausse marquée du nombre de Suisses de l’étranger, qui sont passés de 600’000 à 800’000 au cours des 20 dernières années: il n’y a que six pays dans le monde qui ne comptent aucun Suisse enregistré officiellement.
C’est notamment pour cette raison qu’il est difficile de fournir des services consulaires dans le monde entier. La migration a changé: alors qu’autrefois on émigrait pour toujours, aujourd’hui on ne part souvent que pour un certain temps. «L’année dernière, 31’000 Suisses ont émigré – et 22’000 sont rentrés», a précisé le représentant du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Ce n’est qu’une des évolutions évoquées par David Grichting. Pour les services consulaires, le vieillissement de la communauté suisse à l’étranger et le fait que de nombreux Suisses décident de passer leur retraite ailleurs constituent également un défi.
La manière dont les Suisses voyagent (16 millions de voyages ont été effectués par des Suisses en 2021) a également changé. «Aujourd’hui, les réservations se font sur Internet et non plus par le biais d’une agence de voyage, ce qui fait que l’on n’a plus d’assistance sur place», a expliqué David Grichting. A cela s’ajoute la situation géopolitique: incendies de forêt à Rhodes, guerre civile au Niger, putsch au Tchad. «Le DFAE doit être très flexible», a-t-il ajouté.
Crises et fuites de données
La possibilité de poser des questions au nouveau directeur a été largement utilisée par les délégués et déléguées du Parlement des Suisses de l’étranger. Un député des Suisses de l’étranger a trouvé très choquant que la Suisse ne dispose toujours pas d’un avion de transport pour évacuer les Suisses des régions en crise. «Le DDPS [Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports] est en train d’analyser ces questions et soumettra des solutions possibles au Conseil fédéral», a souligné David Grichting.
Le vol des adresses des destinataires de la Revue Suisse a également été évoqué par une déléguée des Suisses de l’étranger. «Je suis déçue de ne pas avoir eu de nouvelles directement du DFAE», a-t-elle déclaré. David Grichting a pu rassurer, dans une certaine mesure, les personnes présentes: «Ce ne sont pas des données sensibles qui ont été divulguées». Le cas est toutefois regrettable et fera l’objet d’un suivi de la part de la Confédération, a-t-il ajouté.
*Cet article a été modifié le 19 août en raison d’une erreur dans la citation attribuée à Laurent Perriard