La patrouille des glaciers une course de fond qui fond

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Météo La Patrouille des Glaciers est en danger!

Avec le printemps, la chaleur est le principal ennemi des randonneurs. Ce week-end, il faudra être rentré avant midi. Le réchauffement menace la PdG dans dix jours.

Les températures printanières vont accélérer la fonte des neiges et les avalanches. Pour la Patrouille des Glaciers, il vaudrait mieux que le froid se maintienne en altitude. Image: ARNO BALZARINI/Keystone

Avec 10 degrés attendus à 2000 mètres aujourd’hui et demain, la fonte des neiges s’annonce spectaculaire ce week-end. D’autant que, cette année, elles sont copieuses. Aux Haudères (VS), Michel Bissig a tenu, depuis le 7 novembre, un décompte exact des précipitations qui ont touché le fond du val d’Hérens.

Il a noté, sur son almanach du Messager boiteux, 44 épisodes neigeux pour un total de 4,38 mètres. «La neige est lourde et les couches ne sont pas stables, constate-t-il. Cela peut créer des phénomènes de roulement. On voit aussi des plaques à vent nombreuses et des gueules de baleine.»

L’Institut suisse pour l’étude de la neige et des avalanches met en garde: «Sous l’effet des températures élevées, il faut s’attendre dans les prochains jours à davantage d’avalanches de neige mouillée et de glissement. Étant donné les hauteurs de neige généralement importantes, ces avalanches peuvent atteindre une grande ampleur.» Les organisateurs de la 71e édition des Trophées du Muveran ce week-end ont dû modifier le parcours. En Valais, beaucoup de sportifs et randonneurs se préparent pour la Patrouille des Glaciers (PdG) entre les 17 et 20 avril prochains. 4800 patrouilleurs sont attendus, entourés par quelque 1500 militaires.

Situation hivernale particulière

À dix jours du premier départ, Jean-Michel Bournissen, gardien de la cabane des Vignettes, observe la situation avec prudence: «Cela peut beaucoup évoluer. À partir de 2300 mètres, il y a des coulées de printemps. Mais, à 2600 mètres, les conditions sont encore hivernales et la neige comme du béton. Pour la prochaine, soit on assiste à un réchauffement rapide ou à une tempête de foehn durant la semaine prochaine et on va au-devant de gros problèmes; soit le froid reste et ce sera fantastique!»

Le nivologue Robert Bolognesi, de Météorisk, ne peut prédire aussi loin, mais parle d’une situation particulière. «On n’a pas vu autant de neige depuis vingt ans. Nous avons eu les grosses chutes de décembre et de janvier, puis une quantité de petites couches. Actuellement, il y a entre 3 et 5 mètres à 2300 mètres. Le manteau neigeux est lourd, il glisse vers l’aval et crée des fissures qui sont visibles. Ces menaces concernent davantage les infrastructures que les skieurs, qui peuvent les voir.»

Pour lui, la principale menace est la chaleur. «Le regel nocturne est encore important. Si les gens partent tôt et rentrent avant midi, il n’y aura pas d’accident. Par contre, si certains se retrouvent à 15 h dans des pentes, ils seront vraiment en danger.» (Le Matin)