L’équation impossible de l’OSE

Apolitique, politique de droite, politique de gauche, le discours de l’OSE ne peut pas être politiquement crédible.

Quand il s’agit
 – de déplorer que l’on s’occupe mieux des étrangers en Suisse que des Suisses de l’Etranger
– de déplorer les conséquences bancaires et fiscales de la « soumission à l’UE, l’OCDE et autres droits étrangers » – de déplorer le manque de pugnacité du CF sur le sujet etc ..
il est difficile de faire semblant d’ignorer qu’on reprend certains chevaux actuels de bataille de l’UDC, même si … le caractère « attrape-tout » de certaines de ces revendications est visible.

C’est d’ailleurs le noeud coulant qui étrangle nécessairement la politique de l’OSE et du CSE.

Historiquement morceau de la NSH, l’OSE était politiquement neutre ( bien que en mains essentiellement radicales).

Lors de sa constitution en fondation privée, et compte tenu de la sociologie des suisses de l’étranger, elle a quelque peu basculé en mains socialistes, même si elle reste présidée par un libéral-radical ( cet amalgame « lib-rad » étant d’ailleurs une alliance alémanique qui ne fait guère sens en romandie où il n’y a pas grand chose de commun entre libéraux et radicaux).

Il y a quelques années, l’OSE s’est obligée à un innommable salto anti-démocratique pour empêcher la nomination d’un UDC en tant que membre de l’intérieur du CSE.

Mais il n’en reste pas moins que la défense de la diaspora des Suisses de l’étranger en tant que « nation », au sens du « jus sanguini », est sociologiquement une valeur de droite, voire d’extrême droite.

Ce n’est pas étonnant de voir l’UDC soutenir « les suisses de l’étranger avant les étrangers en suisse », et le PS soutenir « les résidents avant les expatriés » .

Une interrogation de tous les partis dans Suisse Magazine l’avait clairement mis en lumière à l’occasion des fédérales.

Ceci dit, la récente nomination de miss Amaudruz au groupe UDC international, juste après son franchissement du mur du son quand elle a déclaré récemment « il est inadmissible que la législation suisse soit prisonnière des droits humains » est assez osée.

Certes, elle prêche pour la primauté du droit Suisse sur le droit international, ce qui est une façon astucieuse de dynamiter les traités internationaux et la pression de CEDH sur la Suisse, mais l’exemple – venant de surcroît d’une genevoise, est un rien maladroit.

Dirigée par des sensibilités socialistes, présidée par un libéral, pour représenter une population dont les sensibilités sont variées mais les attentes « personnelles » très proches des thèses UDC, l’OSE est condamnée au grand écart, ou aux déclarations sans lendemain.