C’est curieux cette habitude chez les marins ..

.. de faire des phrases.

Et encore plus d’aller clamer urbi et orbi « on s’est fait rouler dans une négociaiton ».
Ca arrive, ça arrive mais bon, faut-il le faire savoir.

Parce que bon si on en croit la presse française :

– les négociateurs français se sont fait rouler par les australiens et les américains sur les sous-marins
– les négociateurs français se sont fait rouler par les suisses sur les avions de chasse
– les négociateurs français se sont fait rouler par les anglais sur les bateaux de pêche
– les négociateurs français se sont fait rouler par des intermédiaires pour des armes retrouvées au Yémen
– les négociateurs français voient le remplacement du Caïman leur passer sous le nez

Et pourtant la France a vendu 28 milliards d’armes en 2021 au lieu de 17 milliards en 2020, et les projets 2022 semblent nombreux : Rafale en Grèce, en Indonésie, en Inde, peut-être même en Suisse, si on l’équipe de freins à disque ce qui lui permettra de ne pas passer direct d’Allemagne en Italie quand il survole le territoire,, mais aussi en Grèce pour Navalgroup, au Qatar, au Vietnam, en Egypte pour Airbuspace, et des projets hélicoptère qui ne devraient pas se limiter à brasser de l’air en Espagne et en Angleterre.

Alors quid ? Les négociateurs français sont-ils si mauvais ou est-ce une tactique de crier beaucoup avant d’avoir mal ?

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F-35: LA SUISSE A-T-ELLE LAISSÉ CROIRE À LA FRANCE QU’ELLE OPTERAIT POUR LE RAFALE?

Selon un média alémanique, la Suisse discutait les « à-côtés » d’un contrat Rafale avec la France en sachant qu’elle signerait avec les Etats-Unis pour acquérir des F-35.

Le choix de signer avec les Etats-Unis un contrat de 5 milliards de francs suisses (4,6 milliards d’euros) pour 36 F-35A n’en finit plus de créer des remous en Suisse. Au départ et jusqu’au dernier jour de l’annonce de la décision, tout laissait penser que le choix se porterait sur le Rafale qui correspondait plus aux besoins de la Suisse.

Finalement, le prix proposé par les Américains et une intervention inattendue de Joe Biden, président des Etats-Unis, a fait pencher la balance au dernier moment. Le 30 juin 2021, Berne a rendu son verdict. Le secrétaire général suppléant du Département fédéral de la défense (DDPS) Marc Siegenthaler a récemment précisé que, le F-35 A « coûte 2,3 milliards de moins que le deuxième candidat le moins cher ».PUBLICITÉ

Selon un article publié par le média alémanique Republik, en gagnant un peu sur l’achat des avions, la Suisse a perdu beaucoup en perdant un sous-contrat à plus de 3 milliards d’euros que Paris offrait pour obtenir ce marché.

Selon Republik, « la France s’engageait à transférer une plus grande partie de ses recettes fiscales provenant des salaires des frontaliers vers la Suisse ». Selon des sources citées par le média, « cet accord devait rapporter à la Suisse 3,5 milliards de francs (3,4 milliards d’euros) de recettes fiscales supplémentaires sur 30 ans ».

Une « offensive de charme »

Le revirement de la Suisse en faveur des Etats-Unis a évidemment enterré ce projet. Mais un fossé bien plus profond s’est creusé avec la France du fait de la manière dont Berne a géré ces deux dossiers, celui des achats d’avions et des recettes fiscales.

Toujours selon Republik, la Suisse continuait de discuter du sous-contrat tout en sachant qu’elle ne signerait pas avec Dassault. Depuis avril 2021, la Confédération savait qu’elle opterait pour les F-35. Un rapport d’évaluation d’Armasuisse remis à Viola Amherd, ministre suisse de la Défense, donnait déjà l’avantage à l’avion de chasse américain. Et au lieu de ne pas laisser croire que la France avait encore sa chance, « la Suisse a poursuivi son offensive de charme diplomatique ».

« Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis s’est rendu à Paris à la mi-juin et a rencontré Jean-Yves Le Drian, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères. Et le président fédéral Guy Parmelin a téléphoné au président français Emmanuel Macron à trois reprises au cours du premier semestre 2021 – le plus récemment le 22 juin 2021, huit jours seulement avant la décision finale sur les avions de chasse, comme le confirme son département », révèle Republik.

Cette méthode a été perçue par la France comme un affront. En réaction, Paris aurait rapidement « coupé tous les contacts diplomatiques de haut niveau », selon une note confidentielle révélée par Republik. Envoyé par Ignazio Cassis au Conseil fédéral », ce message précise qu’un « lien avec la décision sur les avions de chasse est suspecté ».PUBLICITÉ

« Froid glacial »

La suite confirme le « froid glacial » qui souffle depuis entre les deux pays. En octobre, Florence Parly, ministre des Armées, n’a pas désiré s’entretenir avec son homologue Viola Amherd qui se rendait à Bruxelles pour évoquer la participation de la Suisse projet militaire de coopération structurée permanente (CSP, en anglais Pesco pour Permanent Structured Cooperation). La ministre suisse n’a seulement pu rencontrer la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer.

Autre conséquence, une rencontre planifiée depuis 6 mois entre le président suisse Guy Parmelin et Emmanuel Macron a été brusquement annulée. Lors de cette réunion, les relations entre la Suisse et l’Union européenne devaient être abordées avant la présidence française à l’Europe. Le département de l’économie a minimisé l’incident en expliquant que « la visite n’était pas définitivement convenue », ce que confirme la France.

« Le président Emmanuel Macron a confirmé le principe de la rencontre début 2021, les Suisses ont rapidement proposé une date en novembre et nous avions répondu que nous regarderions », a expliqué une source diplomatique à la RTS.

  • Mais pour Carlo Sommaruga, conseiller aux Etats genevois, cette rencontre « importante » était bien programmée et une annulation « au dernier moment, lorsqu’on a déjà fait les premiers préparatifs (…) n’est pas un signe très encourageant ».DOSSIER : Industrie de la défense


https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/industries/f-35-la-suisse-a-t-elle-laisse-croire-a-la-france-qu-elle-opterait-pour-le-rafale_AN-202201200009.html