Quelques nouvelles de la Suisse, de la Suisse en France et de l’OSE.

Notes prises lors d’une réunion para consulaire récente. Les propos n’engagent que le rédacteur.

Les relations franco-suisses

La visite du président Macron ( le dernier visiteur étant le président Hollande, 10 ans plus tôt) a été un facteur de dégel, mais sans croire aux miracles pour autant.

Parmi les sujets traités, la gestion des eaux du Rhône, qu’on n’appellera pas la gouvernance commune, ce qui aurait des implications excédentaires.

En amont, le Valais qui a tendance à considérer qu’il est à lui le Rhône, ce chant d’un peuple souverain ( ah ben non, ça ne marche qu’avec le Rhin, cette rime). Puis le canton de Vaud, directement intéressé dans le Chablais et le canton de Genève qui gère la vanne de sortie au pont de la machine.

Oui mais voilà, cette eau est utilisée par des centrales – hydrauliques directement OU nucléaires pour le refroidissement, par l’agriculture et aussi par les usagers qui la boivent, même si on n’a pas de certitude sur l’existence de buveurs d’eau en Valais ou dans le canton de Vaud.

Il n’empêche que les quatre cantons et la France doivent se mettre d’accord sur le partage d’une ressource entrain de devenir rare. Le président Macron a demandé que soient « trouvées des solutions », ce qui en novlangue technocratique est un signal fort pour que les services français avancent sur le sujet.

Oui mais parallèlement, la rive française et la rive suisse continuent de se coordonner avec difficulté sur la gestion du niveau du Léman .. et .. vous allez rire, mais d’une part il est difficile même chez les globistes de régler le niveau du Léman différemment sur la rive française et sur la rive suisse, et en outre le niveau du Léman a tendance à dépendre à la fois de ce qui est injecté au Grangettes et de ce qui est libéré à la Machine.

Bref .. on nage .. et ce n’est pas mieux, avec le Doubs transfrontalier, et c’est même pire si l’on va regarder l’état catastrophique du lac des Brenets.

Amélioration encore sur la coopération policière transfrontière où les deux polices non seulement sont autorisées à poursuivre en terrain voisin, mais en plus ont fini par définir un manuel de fonctionnement quand en plus de poursuivre elles rattrapent.

Amélioration aussi sur la police de l’air, où il semble que contre toute attente, il soit possible de faire voler de manière coordonnée un Gripen et un Rafale. Pourvu qu’aucun des deux ne plonge dans le Léman sinon le niveau va remonter et la Suisse se venger en refusant de racheter le porte-avion Charles de Gaulle pour naviguer sur la Venoge.

Plus sérieusement, le télétravail transfrontière est aussi arrivé à un accord, et ne conduit pas à « changer de pays », dans la limite de deux jours/semaine, le sujet des voyages d’affaire démarrés pendant ce temps là étant complexe.

Enfin quelques sujets bloquent encore dont l’épineux problème de double imposition, parfois à plus de 100% sur les successions.

La France, quant à elle, se plaint de voir ses travailleurs « rares » ( médecins, spécialistes etc ..) aspirés par la Suisse. On rappellera à l’occasion que la Suisse n’a pas inventé la libre circulation des travailleurs mais se l’est fait imposer par l’UE. Tel est pris ..

La Suisse et l’UE

Côté Union Européenne, justement, il est convenu d’aller de l’avant. Les visiteurs de la falaise du Creux du Van savent ce que cela veut dire. Le gouvernement fédéral est prié de préparer rapidement un mandat de négociation à soumettre au peuple (parce que l’UE en a assez de perdre du temps à négocier, pour ensuite entendre voter « Nein ») . A peine l’idée était-elle publiée que la droite UDC a indiqué sa grande méfiance et que les milieux syndicaux salariés ont purement et simplement fait part de leur opposition avant même toute rédaction du projet de mandat. Bref, der Alleingang, saison XXXI.
Le déblocage de la participation des chercheurs suisses aux programmes UE n’est pas pour demain.

Lueur d’espoir, le président Macron a aidé à l’intégration de la Suisse dans la CPE (Comunauté politique européenne) qu’il avait créée et qui intégre UE, EEE, AELE et autres cas particuliers.

La Suisse et le Monde

Pour le reste, la Suisse continue de jouer son rôle dans l’accueil des Ukrainiens, dans une plus modeste part dans le conflit moyen oriental, et au Conseil de sécurité.


La Suisse en France

L’Ambassadeur a terminé son tour de Suisse et les services vont maintenant s’employer à faire fructifier les 2 500 contacts individuels noués.

L’Organisation des Suisses de l’Etranger

Ses différents vice présidents étaient là, le président Lombardi étant empêché.
Tour rapide d’horizon évoquant les 800 000 suisses connus qui sont sans doute 20% de plus si on ajoute les non immatriculés. 652 associations, 400 participants aux congrès, 10 membres du comité et 17 salariés à l’Alpenstrasse.
Quelques rappels sur les projets Swisscommunity, Factor Suisse, projets pour les jeunes, Revue Suisse et sur le besoin permanent de sponsoring. Prochain congrès à Lucerne, non pas celui du centenaire, mais le centième.

Un important rappel concernant les votations. Seul un Suisse de l’étranger sur cinq est inscrit pour voter et trop d’entre eux pensent que l’immatriculation donne automatiquement l’exercice du droit de vote.
Il m’empêche que les votes des Suisses de l’étranger commencent à peser fort en Suisse, ce qui a le don d’agacer tant certains milieux de droites que des milieux écologiques.
Le vote électronique, repris en mains par la Poste après l’abandon de Genève reste une chimère d’avenir.

Un projet pilote sera déployé aux prochaines élections du CSE pour tenter de faire (enfin) voter les Suisses et d’introduire dont une pincée de démocratie dans le système OSE. [Ndlr : cela a déjà été fait en réalité en UK notamment, mais on n’en parle pas trop … ]

L’OSE et l’intergroupe parlementaire des Suisses de l’Etranger, qui réunit bientôt tous les parlementaires (!!) a néanmoins oeuvré sur des sujets divers tels que régler en Thaïlande le problème du refus par le pays d’accueil de vacciner les Suisses résidents, ou faire introduire le logo de l’OSE comme « XXVIIème canton » dans le nouveau passeport !!

Le DFAE de son côté à eu à gérer les différentes crises politiques ou sécuritaires ( Kenya, Rhodes, Niger, Israel, ..) et continue de recommander l’usage de son application « Swiss Cockpit » a non pas confondre avec l’éponyme de Swissair.

L’UASF
Sa présidente étant souffrante, l’UASF était représentée par deux vice présidents.

Pas grand chose à dire qui n’ait pas déjà été dit sur ces associations en mal de membres, de jeunes, de raison d’être et de représentativité, qui sont néanmoins animées par de courageux bénévoles.

Le problème de l’accueil des arrivant en France reste soulevé régulièrement même si des solutions existent en dehors de l’UASF.

Parmi les sociétés présentes qui avaient une activité particulière, on citera l’Hôpital Suisse de Paris en pleine mutation évolutive, la Société Helvétique de Bienfaisance qui ne manque malheureusement pas de clients en ces temps difficile et l’Union Sportive Suisse toujours ravie de fêter une qualification.

L’absence d’une maison suisse à Paris, depuis la disparition successive de la Chambre de Commerce Rue des Messageries, de la Société de Banque Suisse et de Suisse Tourisme rue Scribe et de la Maison Suisse de Retraite à Issy fut une fois de plus déplorée tout comme l’ostracisme du Centre Culturel Suisse. Ce fut toutefois l’occasion de rappeler l’existence du Cercle Commercial Suisse et de son école de français appliqué qui reste un lieu d’accueil.

En conclusion

Des relations franco-suisses qui reprennent un ton apaisé et constructif même si le gap culturel et politique risque de subsister encore longtemps, un panorama rapide intéressant de l’action de la Suisse dans le Monde et de louables efforts pour tenter de prolonger et rénover un modèle d’OSE et satellites à bout de souffle depuis longtemps mais qu’on conserve faute de mieux.