Tintin chez les helvètes

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Comment EDF a englouti une fortune en Suisse

10 ans après avoir pris une participation de 25% dans l’électricien suisse, Alpiq, EDF a décidé de céder ses parts à deux actionnaires du groupe helvétique.

Ce n’est de loin pas le meilleur investissement pour EDF ! Vendredi 5 avril dernier, le groupe français a annoncé avoir signé un accord pour vendre sa participation de 25,04 % dans l’électricien Alpiq à EBM et EOS. L’opération valorise la participation d’EDF à 489 millions d’euros de francs suisses, soit environ 436 millions d’euros. « La valeur de la cession est satisfaisante », estime un porte-parole d’EDF aux Échos. « Elle est basée sur un prix d’achat par action (70 francs suisses, NDLR) supérieur au cours de Bourse de l’entreprise (65 francs suisses à la clôture jeudi, NDLR) ».

900 millions d’euros de perte nette

Cette cession qui devrait être effective dès la fin du premier trimestre 2019 met un terme à des années de discussions entre EDF et Alpiq. Le groupe français souhaite se séparer de sa participation depuis plus de cinq ans. Après deux années de résultat net positif, les performances d’Alpiq ont plongé. En effet, son chiffre d’affaires est passé de près de 15 milliards de francs suisses en 2009 à 5,2 milliards l’an dernier. Ainsi, sur la période 2009-2018, la quote-part d’EDF dans la société suisse a totalisé une perte nette de près de 900 millions d’euros, selon un décompte réalisé à partir des documents de référence de l’électricien. « Le groupe Alpiq fait face à un environnement de marché difficile marqué par la faiblesse des prix sur les marchés de gros. De plus, Alpiq ne possède pas d’accès aux clients finaux sur le marché suisse non libéralisé », explique EDF dans son dernier document de référence.

La gouvernance d’Alpiq était en plus inextricable. Autant de raisons qui ont poussé EDF a résilié la convention de consortium liant les actionnaires d’Alpiq, mais le pacte était encore en vigueur jusqu’à septembre 2020. De nouvelles négociations ont pu permettre au groupe français de se sortir de ce « traquenard » suisse dès cette année.