Le congrès approche, c’est la saison des promesses en l’air de l’OSE

https://www.tdg.ch/suisse/suisses-etranger-toujours-tres-courtises/story/16883158

puis arrivera le communiqué sur le thème « ah ben on est désolé, mais finalement on n’a pas été écoutés’.

A Berne il y a deux fosses, celle aux ours et celle aux singeries, rue des Alpes.

Des Suisses de l’étranger toujours très courtisés

Fédérales 2019À l’approche des élections fédérales de cet automne, le potentiel électoral de la cinquième Suisse n’est pas oublié par les partis.

La suspension récente du vote électronique au niveau fédéral présente un problème pour la participation électorale à l’étranger. Image: Keystone

Les Suisses de l’étranger ont le droit de vote et peuvent élire le Conseil national et, dans certains cantons, le Conseil des Etats. Une minorité d’entre eux le font effectivement et ont généralement une influence marginale. La garantie d’un siège pour la cinquième Suisse au Conseil national est controversée.

Les 760’000 Suisses de l’étranger ont tous le droit de vote et d’éligibilité. Toutefois, pour exercer ce droit, ils doivent être inscrits sur le registre électoral d’une municipalité. Quelque 175’000 d’entre eux l’ont fait et sont donc «politiquement actifs», explique Ariane Rustichelli, directrice de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE).

Participation d’environ 10%

Ariane Rustichelli estime que 40 à 45 pour cent des personnes inscrites votent ou se rendent aux urnes, soit environ 10 pour cent des quelque 760’000 Suisses de l’étranger. «La participation aux élections a tendance à être moins active, le résultat n’ayant pas d’influence sur leur vie car ils ne vivent pas en Suisse», précise-t-elle.

Il est difficile de dire quelle influence la cinquième Suisse a sur les résultats du vote. «Seuls treize cantons présentent leur vote séparément», rappelle Mme Rustichelli. La cinquième Suisse est plus ouverte et plus libérale en matière de migration et de questions internationales. «Il est important pour la Suisse d’écouter ces voix», selon elle.

Le politologue Thomas Milic qualifie de «marginale» l’influence des Suisses de l’étranger dans les votes, à une exception près. Le très court «oui» à la nouvelle loi sur la radio et la télévision de 2015 a été remporté à 3700 voix près.

Ces votes pourraient être attribués aux électeurs vivant à l’étranger, dit Thomas Milic. Le «oui» à la redevance pour tous les ménages aurait alors été décidé par ceux qui n’ont pas à la payer. «C’est problématique», selon M. Milic.

Sujet d’inquiétude

Inversement, il souligne que la question peut également être soulevée à d’autres occasions ou pour d’autres groupes. C’est le cas, par exemple, des Suisses et Suissesses qui n’utilisent pas ou peu les programmes de la SSR et qui doivent néanmoins s’acquitter d’une redevance.

La suspension récente du vote électronique au niveau fédéral pour des raisons de sécurité présente un problème pour la participation électorale à l’étranger. La direction de l’OSE n’est pas en mesure d’évaluer à l’avance comment cela affectera la participation.

Contrairement aux idées reçues, il est difficile de voter par correspondance, même dans les pays européens, car les documents arrivent trop tard dans la boîte aux lettres ou ne parviennent pas au bureau de vote à temps, dit-elle. Environ deux Suisses de l’étranger sur trois sur les 760’000 recensés statistiquement à fin 2018 vivent dans un pays européen.

Tous les citoyens enregistrés à l’étranger peuvent participer aux élections du Conseil national. Les Suisses de l’étranger peuvent élire des représentants au Conseil des Etats dans onze cantons. Cependant, ils ne votent généralement qu’au premier tour parce que le matériel ne leur parvient pas à temps pour le second.

Indépendamment de l’influence généralement faible des Suisses de l’étranger, les partis cultivent ce potentiel électoral. Lors du prochain Congrès des Suisses à l’étranger organisé par l’OSE, les partis représentés au Conseil fédéral, les Verts, les Vert’libéraux et le PBD annonceront leurs positions pour la prochaine législature et seront confrontés au verdict de la cinquième Suisse.

Garantie de siège non systématique

Tous les partis gouvernementaux disposent d’une section internationale qui défend les intérêts des Suisses de l’étranger. Ils sont tous représentés au Conseil des Suisses de l’étranger, qui compte 140 membres. L’appel lancé par le PS International en faveur de la création d’une circonscription distincte pour la cinquième Suisse a jusqu’à présent marqué la campagne électorale.

La directrice de l’OSE n’aurait rien contre cette forme de représentation politique. Le Conseil des Suisses de l’étranger y avait déjà réfléchi et le Parlement avait déjà examiné des propositions. Mais de nombreuses questions se sont posées et il faut modifier la Constitution, affirme-t-elle. Pour l’OSE, la priorité actuelle est l’élection directe des 140 membres du Conseil.

M. Milic qualifie une telle garantie de siège comme «ennemie du système». Le facteur déterminant pour le nombre de siècles au Conseil national par canton n’est pas le nombre d’électeurs, mais la population. Un 27e canton soulèverait également la question de la représentation au Conseil des Etats ou de l’influence de la cinquième Suisse sur la majorité des cantons.

Selon le politologue, cette garantie de sièges est également utopique, car les électeurs suisses et les électeurs suisses de l’étranger profitent avant tout à la gauche et aux partis libéraux. Mais ils ne peuvent pas faire adopter seuls les modifications constitutionnelles nécessaires.

Roger Kölbener, président du PLR International, estime qu’il n’est pas judicieux de créer une circonscription distincte pour les Suisses de l’étranger. «Ils n’auraient aucune assurance et fourniraient même un alibi au reste du Parlement de ne plus s’occuper de leurs affaires», affirme-t-il. La cinquième Suisse est mieux représentée en ayant des avocats dans le plus de fractions possible. (ats/nxp)

Créé: 04.08.2019, 15h23

Votre avis