Des milliers de volontaires en Suisse Romande

Face au coronavirus, les cantons et les établissements hospitaliers ont lancé des campagnes de recrutement pour renforcer leurs équipes médicales. Ces appels semblent avoir été entendus puisque des milliers de personnes se sont portées volontaires en Suisse romande, selon des données obtenues par la RTS.

La pandémie de Covid-19 a mis sous pression les hôpitaux, les EMS et les autres institutions de santé ou d’hébergement. Cela se traduit notamment par une hausse du nombre de patients, doublée par l’absence du personnel soignant touché par le virus. Plus de 900 employés dans les hôpitaux romands ont été mis en confinement ou en quarantaine ces dernières semaines, pour des périodes de 10 à 14 jours*.

Dans le détail, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont dû compter avec l’absence de plus de 370 personnes durant le mois de mars. Dans les hôpitaux bernois, plus de 200 collaborateurs au sein du personnel soignant sont en quarantaine ou en confinement, alors que l’Hôpital du Jura (H-JU) en compte une soixantaine et l’Hôpital fribourgeois (HFR) une trentaine.

Par ailleurs, 200 soignants au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) ont été testés positifs au Covid-19, et 54 au sein du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe). Quant à l’Hôpital du Valais, il n’a pas répondu à cette question.

« L’offre dépasse largement la demande »

Afin de pallier ce manque de main-d’oeuvre, les cantons et les établissements hospitaliers ont lancé diverses campagnes de recrutement. Des lettres ont été envoyées aux médecins indépendants ainsi qu’aux jeunes retraités du système de santé. Des appels ont également été lancés auprès d’étudiants en médecine et en soins infirmiers arrivant au terme de leur formation.

Ces sollicitations ne sont pas restées lettre morte: l’InselSpital de Berne a reçu 1200 propositions, les HUG environ 800 et l’HFR près de 380. A Neuchâtel, plus de 200 personnes se sont mises à disposition. « L’offre dépasse largement la demande », se réjouit-on au RHNe. De même, l’Hôpital du Valais (HVS) a reçu une centaine d’offres, tout comme le H-JU qui dispose d’une réserve de 100 à 150 volontaires. « Une trentaine de médecins-généralistes se sont mis à disposition », précise Jocelyn Saucy, directeur des ressources humaines de l’H-JU.

Genève recrute une centaine de volontaires

Pour l’heure, peu de volontaires ont été engagés par les établissements spécialisés. C’est surtout à Genève que l’on a recours à ces personnes, puisqu’une centaine d’entre elles ont rejoint les équipes médicales des HUG.

Pour l’instant, nous n’avons fait que quelques recrutements pour du personnel très spécialisé, aux soins intensifsLa Direction de la santé et des affaires sociales du canton de Fribourg

Dans une moindre mesure, l’HFR a aussi déjà recours à ce renfort externe: « Pour l’instant, nous n’avons fait que quelques recrutements pour du personnel très spécialisé, aux soins intensifs. Nous recourons en priorité au personnel interne non occupé ainsi qu’au personnel des hôpitaux partenaires », rapporte la Direction de la santé et des affaires sociales du canton de Fribourg.

Quant à l’HVS, pour l’heure, il compte sur l’aide de l’armée et de la protection civile.

Former et ménager les équipes

Après la vérification de leurs compétences – sur la base des critères habituels – les volontaires suivent généralement une rapide formation.

C’est notamment le cas dans les cantons de Neuchâtel, de Fribourg et du Jura: « Nous avons des infirmiers en anesthésie qui se préparent à donner un coup de main aux soins intensifs. On les habitue aux locaux, aux appareils et aux équipes », explique Jocelyn Saucy du H-JU. La Haute Ecole de santé de Fribourg a également mis en place un cours de sensibilisation de deux heures.

En ce qui concerne les besoins futurs, les institutions semblent sereines, même si la prudence reste de mise face à l’évolution incertaine de la pandémie. Soutien psychologique, logements à proximité des centres hospitaliers et repas gratuits, le ménagement du personnel reste l’un des principaux soucis des hôpitaux. « Il n’y a pas de pénurie pour le moment et les professionnels de la santé doivent en profiter pour se reposer autant que possible », estime la Direction de la santé, des affaires sociales et de l’intégration du canton de Berne.

* Les chiffres ont été obtenus auprès des autorités communales et des établissements hospitaliers entre le 1er et le 2 avril


https://www.rts.ch/info/suisse/11214539-des-milliers-de-volontaires-en-suisse-romande-pour-appuyer-les-hopitaux.html